mardi 31 janvier 2017

Aide juridictionnelle, qui y a droit et pour quelles procédures ?


Aide juridictionnelle, qui y a droit et pour quelles procédures ?

Daniel Roucous
Jeudi, 26 Janvier, 2017
Humanite.fr
Le point sur le droit à l'aide juridictionnelle suite à la revalorisation du plafond de ressources et à la modification du barème de rétribution des avocats.

Qui peut bénéficier d'une aide juridictionnelle ?

Vos revenus ne dépassent pas 1 007 euros nets  par mois, vous pouvez bénéficier de l’aide juridictionnelle totale. S’ils sont compris entre 1 008 et 1 510 euros, une aide juridictionnelle partielle est possible.
Cette aide permet une prise en charge totale ou partielle par l’Etat des honoraires d’avocats, d’huissiers et d’expertises ainsi que des frais de justice.
Dans tous les cas, il reste à charge du bénéficiaire 13 euros de frais de plaidoirie - articles et
Pas de droit de plaidoirie du pour  les affaires devant les Prud’hommes, le tribunal de police pour les contraventions de 4ème classe, les juridictions en matière de sécurité sociale, les contentieux électoraux et bien entendu les instances sans avocat. Pas de frais de plaidoirie non plus dans les procédures comportant la tenue d’une audience à bref délai pour les bénéficiaires de l’aide juridictionnelle totale.
Notez bien deux choses :
- l'aide juridictionnelle peut être exceptionnellement accordée à 100% (même si les revenus sont supérieurs au plfond) aux victimes d'attentats et de crimes, aux titulaires de l'allocation de solidarité aux personnes âgées - et aux bénéficiaires du
- l'aide juridictionnelle n'est pas accordée si une aide juridique est prévue par votre contrat d'assurance (vérifiez les conditions de protection juridique). C'est ce que rappellent les avocats dans une note
Cependant vous pouvez demander l'aide juridictionnelle si la protection juridique de votre contrat d'assurance n'assure pas le type de procédure pour laquelle vous demandez une aide juridique. Dans ce cas, vous devez demander à votre assureur une
 

Quelles procédures concernées ?

L'aide juridictionnelle peut être accordée :
- pour un procès (divorce, litige avec un employeur (Prud'hommes), un voisin, une administration etc., en tant que victime d’une agression, de violences conjugales, de viols, d’attentats, d’accidents etc.)
- pour un recours gracieux,
- pour une transaction,
- pour faire exécuter une décision de justice,
- à un mineur auditionné par un juge,
- pour une procédure de ,
- pour une procédure jugée dans un autre pays de l'Union européenne (sauf le Danemark).
Tous les tribunaux sont concernés : tribunal d'instance, de grande instance, Prud'hommes, tribunal administratif, correctionnel, cours d'appel et cassation ou Conseil d'Etat.

Quels plafonds de ressources à ne pas dépasser ?

Peuvent bénéficier, en 2017, de l’aide juridictionnelle totale, les personnes dont les ressources mensuelles nettes  sont inférieures ou égales à :
- 1 007 euros si le demandeur n’a pas de personne à charge,
- ajoutez 181 euros pour une personne en plus à charge (conjoint, concubin, partenaire d’un PACS, enfant, ascendant), 360 euros pour deux personnes à charge  et 114 euros par personne à charge à partir de la troisième.
Si revenus mensuels nets  compris entre 1 008 et 1 510 euros nets, il est possible d’obtenir une aide juridictionnelle partielle de :
- 55 % si revenus nets mensuels compris entre 1 008 et 1 190 euros,
- 25% si revenus mensuels compris entre 1 191 et 1 510 euros,
- 0% si revenus supérieurs à 1 510 euros nets par mois.
Comme vous le constatez, la part contributive de l'Etat qui s'échelonnait de 15 à 85 % sur 6 tranches et réduite à deux tranches par décret n° 2016-11 du 12 janvier 2016   pris en application de la note du 30 décembre 2015 du ministère de la justice 

Vous pouvez simuler vos droits à l'aide juridictionnelle sur

Comment l'obtenir ?

La demande d’aide juridictionnelle se fait auprès du bureau de l’aide juridictionnelle qui siège au tribunal de grande instance au moyen du formulaire que vous pouvez télécharger en cliquant sur le lien suivant de l'administration service-public.fr
La notice de ce formulaire, également téléchargeable, précise les pièces justificatives à joindre. Vous noterez que parmi les pièces à joindre figure la justification de l’assurance de protection juridique dont l’assuré a déclaré le bénéfice par la production d’une « déclaration de sinistre » - voir avec son assureur.
Attention :
- avant de demander l’aide juridictionnelle, vérifiez que votre assurance ("multiriques habitation" ou autres, également les protections juridiques des contrats des cartes bancaires)) ne prévoit pas une garantie protection juridique (document joint). D'ailleurs, à la demande d'aide juridictionnelle doit être joint une attestation de non-prise en charge téléchargeable ici
- les avocats commis d'office ne permettent pas automatiquemetn de bénéficier de l'aide juridictionnelle. Il faut répondre aux conditions de ressources.

 

Comment est rétribué l'avocat ?

Les avocats qui assistent les bénéficiaires de l’aide juridictionnelle (totale comme partielle) sont rétribués par l’Etat sur la base d’une unité de valeur de référence. Celle-ci est fixée à 32 euros HT au 1er janvier 2017 (26,50 € HT en 2016). Mais elle n'est plus majorée de 1 à 2 euros suite à la suppression de la modulation géographique.
La part des dépenses restant à la charge du bénéficiaire de l'aide partielle est déterminée par un accord librement négocié avec l'avocat. Cet accord se conclut par une convention écrite d'honoraires et c'est sur ces honoraires que l'Etat prendra en charge le pourcentage de sa participation en fonction des ressources du bénéficiaire.
- consultez le

Autres possibilités gratuites  

Consultations gratuites d’avocats et de spécialistes dans les lieux suivants :
- les Maisons de justice et du droit dont les coordonnées sont sur le lien suivant des
- les barreaux sur rendez-vous dont les coordonnées sont sur
- les tribunaux sur rendez-vous,
- les permanences des mairies.
Faire appel à un conciliateur de justice :
Saisir un délégué du défenseur des droits :
Recours à un médiateur (de la Poste, bancaire, des assurances, de l’eau,  de l’énergie, des communications électroniques, du tourisme, des retraites, de Pôle emploi etc.) dont les coordonnées vous sont fournies par les services publics en question.

 

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Lactalis rompt le contrat de cinq producteurs de lait suite à un reportage diffusé sur France 2


Lactalis rompt le contrat de cinq producteurs de lait suite à un reportage diffusé sur France 2

Laurence Mauriaucourt
Vendredi, 27 Janvier, 2017
Des producteurs de lait ayant témoigné leur mécontentement vis-à-vis de Lactalis dans un reportage d’Envoyé Spécial sur France 2  voient leur contrat rompu par le géant laitier.
 
L'été dernier, la crise provoquée par Lactalis avait fait couler beaucoup d'encre. Le torchon brûle à nouveau, cet hiver.  "S'il vous appartient d'être en désaccord avec notre politique d'approvisionnement lait, celle-ci reste cependant de notre ressort et ne peut en toute hypothèse faire l'objet d'un tel dénigrement. Au regard du contexte général ayant entouré vos déclarations, nous avons pris la décision de mettre un terme à nos relations", peut-on lire sur un courrier envoyé par Lactalis à l'un des éleveurs dont l'AFP a obtenu une copie.
Le reportage intitulé "Sérieusement ? Lactalis: le beurre et l'argent du beurre ?" avait été diffusé le 13 octobre dans l'émission "Envoyé Spécial" sur France 2 et mettait en cause le groupe laitier et son PDG, Emmanuel Besnier.
"Je ne pensais pas qu'ils oseraient le faire", explique l'un des producteurs de lait ayant requis l'anonymat de crainte de ne pas trouver de laiterie de remplacement. Cinq producteurs sont concernés par cette rupture de contrat, avec préavis de 12 mois.
Le porte-parole de Lactalis, Michel Nalet, a confirmé à l’AFP l'envoi du courrier et expliqué qu"il n'est pas possible de poursuivre une relation avec des producteurs qui dénigrent leur employeur". Sur les contrats liant Lactalis aux producteurs de lait, il est spécifié que ces derniers ont l'obligation de respecter l'image du groupe, auquel cas ils peuvent craindre une rupture de leur contrat, a-t-il rappelé.
Ce même reportage avait fait l'objet d'une plainte de la part de M. Besnier qui avait dénoncé des "attaques injustifiées", "la diffusion d'une émission uniquement à charge" et une atteinte à sa vie privée en montrant des images de sa résidence, le château du Vallon à Entrammes (Mayenne).
Mardi, la cour d'appel d'Angers a jugé que "la diffusion à une heure de grande écoute de l'extrait litigieux (...) puis son maintien en ligne sur le canal de rediffusion Pluzz" était "susceptible de porter atteinte" à la vie privée de M. Besnier.
En revanche, elle a débouté le PDG de sa demande d'interdiction de rediffusion par France 2, qui a argué que "le reportage litigieux n'était plus en ligne sur les sites" du groupe "à la date du 26 octobre 2016 et qu'aucune diffusion n'était établie". 

Etats-Unis. Les défenseurs des immigrés gagnent une première manche contre Trump

Etats-Unis. Les défenseurs des immigrés gagnent une première manche contre Trump

avec afp
Dimanche, 29 Janvier, 2017
Humanite.fr

Les défenseurs des immigrés ont remporté une première manche contre Donald Trump samedi soir, en obtenant d'un juge qu'il empêche l'expulsion des personnes interpellées en vertu du décret anti-réfugiés signé la veille par le président américain.
Plusieurs associations dont la puissante ACLU avaient attaqué dès samedi matin en justice ce décret promulgué vendredi soir par le président américain, qui a fait de la restriction de l'immigration un de ses principaux chevaux de bataille. Le décret sur la "protection de la nation contre l'entrée de terroristes étrangers aux Etats-Unis" interdit pour 90 jours l'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays musulmans jugés dangereux - Irak, Iran, Yémen, Libye, Syrie, Soudan, Somalie - le temps de revoir les critères d'admission pour les réfugiés en provenance de ces pays.
Les associations le jugent discriminatoire et anticonstitutionnel, puisqu'il s'applique à des ressortissants disposant de papiers d'immigration en règle. Elles invoquent le 5e amendement pour estimer que toute remise en cause de leurs papiers ne peut être décidée arbitrairement par le gouvernement et nécessite une décision de justice. L'application de ce décret anti-réfugiés dès vendredi soir a pris par surprise des personnes qui étaient déjà dans l'avion ou prêtes à partir.
Des dizaines de passagers - entre 100 et 200, selon le New York Times - se sont ainsi retrouvés interpellés à leur arrivée dans les aéroports américains et menacés d'expulsion. En empêchant le gouvernement d'expulser les passagers interpellés après une audition d'urgence samedi soir, la juge Ann Donnelly n'a pas réglé toute l'affaire, a reconnu l'avocat de l'ACLU Lee Gelernt, en évoquant une nouvelle audition en février. Mais elle a accordé un précieux répit aux associations et à toutes les personnes interpellées. "L'important ce soir était que personne ne soit remis dans un avion", a souligné M. Gelernt à sa sortie du tribunal.
Il a également indiqué que la juge avait ordonné au gouvernement de communiquer la liste de toutes les personnes interpellées dans les aéroports américains depuis vendredi soir. Cela devrait permettre aux associations de pouvoir se mobiliser pour toutes les personnes concernées, a-t-il précisé. Une autre juge fédérale de Virginie a annoncé dans la foulée une décision similaire, concernant cette fois les passagers interpellés à l'aéroport de Dulles, près de Washington, selon le quotidien The Charlotte Observer. La mobilisation des associations a commencé après l'interpellation de deux Irakiens vendredi soir à l'aéroport JFK de New York, qui avaient été associés au gouvernement américain en Irak et détenaient des visas d'immigration en bonne et due forme.
Samedi matin, une fois la plainte en justice déposée, et alors que Donald Trump affirmait que l'application du décret "marchait très bien", plusieurs associations appelaient à manifester, d'abord à JFK puis dans de nombreux aéroports du pays, comme Chicago, Los Angeles, San Francisco, Denver, Minneapolis. Des milliers de personnes ont répondu présents, alors que d'autres saluaient les interpellations sur les réseaux sociaux, illustrant la division du pays.
A JFK, deux représentants démocrates de New York au Congrès, Jerry Nadler et Nydia Velasquez, se sont joints aux manifestants et ont négocié toute la journée avec la police aéroportuaire. Ils ont obtenu rapidement la libération d'un des Irakiens ayant travaillé notamment pour le consulat américain d'Erbil, au Kurdistan irakien, qui a pu sortir de l'aéroport sous les acclamations des manifestants qui criaient "Bienvenue chez vous" ou "Les musulmans sont les bienvenus!" Cette mobilisation et cette première décision de justice laissent augurer d'un bras de fer de longue haleine entre les défenseurs des immigrés et l'administration Trump.
"On savait que ça allait venir, on se préparait" à se mobiliser, explique Camille Mackler, responsable juridique pour New York Immigration Coalition, l'une des associations ayant rapidement appelé à une manifestation à JFK. "Mais on ne savait pas quand, et on n'arrivait pas à croire que ce serait immédiat, qu'il y aurait des gens dans l'avion au moment où (le décret) allait passer".
"C'est la première salve d'une longue bataille devant les tribunaux", a estimé Michael Kagan, spécialiste du droit de l'immigration à l'Université du Nevada. "On se prépare à une guerre de tranchées juridique depuis l'élection. Il y a eu beaucoup de spéculations sur ce que Trump voulait vraiment dire, si des technocrates au gouvernement allaient le modérer, plus maintenant: il fait littéralement ce qu'il avait dit qu'il ferait".
Pour ce juriste, l'issue de cette bataille devant les tribunaux est incertaine car elle est "sans précédent dans l'histoire récente américaine". Tout dépendra de l'attitude des juges et pourrait remonter jusqu'à la Cour suprême, qui n'a pas eu à trancher sur des affaires d'immigration de ce type depuis la Loi sur l'exclusion des Chinois (Chinese Exclusion Act) adoptée en 1882. Lors de cette période de forte discrimination contre les Chinois, la loi avait interdit pendant plusieurs décennies l'entrée sur le territoire américain de tous les ressortissants chinois, y compris ceux qui résidaient légalement aux Etats-Unis et étaient temporairement repartis dans leur pays d'origine.

Face à « la monarchie présidentielle », le pcf appelle à « un choc démocratique »

Face à « la monarchie présidentielle », le pcf appelle à « un choc démocratique »

Samedi, 28 Janvier, 2017
Humanite.fr

Aux côtés de 124 des candidats aux législatives soutenus par le Parti communiste , Pierre Laurent a présenté, samedi lors d’une conférence de presse, le « pacte Républicain pour une France en commun » que son parti défendra en 2017.
C’est en présence de 124 de ses candidats aux législatives que le PCF a officiellement lancé samedi sa campagne pour les élections de 2017, à l’occasion d’une conférence de presse à Paris placée sous le signe d’un « choc démocratique » contre « la monarchie présidentielle ». «Changer le locataire de l’Élysée ne sera rien si la confiscation actuelle du pouvoir se poursuit », a lancé le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, appelant à « une République où les citoyens se sentent à nouveau pleinement respectés, une VIe république qui renouvelle profondément les institutions et donne un nouveau souffle à la vie politique ».
Partageant avec Jean-Luc Mélenchon l’idée d’un « processus constituant pour aboutir à la rédaction d’un nouveau projet de Constitution soumis à référendum », le dirigeant communiste a ensuite décliné le « pacte Républicain pour une France en commun » que son parti entend porter dans les campagnes présidentielle comme législatives. « Sortir de présidentialisme » avec la suppression du 49-3, des votes bloqués, de l’usage à répétition des ordonnances ; « faire à nouveau entrer le peuple au parlement » avec la proportionnelle intégrale à toutes les élections, le droit de vote et d‘éligibilité des résidents étrangers, la limitation des cumuls et des renouvellements de mandat, un statut de l’élu ; accroître « l’indépendance du parlement des intérêts privés » avec le renforcement du contrôle des conflits d’intérêts ; « refonder les pouvoirs citoyens dans la cité et dans l’entreprise » avec de « nouveaux droits d’intervention dans la gestion des entreprises ; « reprendre la marche en avant de tous les droits humains » avec l’inscription dans la constitution de la lutte contre toutes les discriminations, le droit à l’avortement, les droits LGBT…
Autant de propositions défendues par le sénateur de Paris lors de sa prise de parole. Fustigeant le programme d’Emmanuel Macron, « comme si les banques et la finance n’avaient pas assez de pouvoirs », ou de François Fillon, qui veut « sacrifier la sécurité sociale », Pierre Laurent a également assuré que « les pouvoirs doivent changer de mains et (que) ceux donnés aux citoyens, aux salariés doivent prendre le pas sur ceux de la finance qui gangrènent notre démocratie. La voilà, la vraie révolution politique ».

Benoît Hamon face au défi du rassemblement

Benoît Hamon face au défi du rassemblement

Hamon, le jour d’après
Lundi, 30 Janvier, 2017
Humanite.fr

Le désormais candidat PS à la présidentielle a une lourde tâche : rassembler les socialistes, y compris pro-Valls, derrière lui. Au-delà de son camp, l’ex-ministre de Hollande tente de lancer une discussion avec ses concurrents à gauche, les appelant à la construction d’une « majorité gouvernementale cohérente ».
Après la désignation de Benoît Hamon comme candidat socialiste, c’est une nouvelle campagne qui débute. La gauche compte désormais un candidat de plus sans avoir écarté le risque de ne pas être présente au second tour de la présidentielle. Dans son discours de vainqueur de la primaire, Benoît Hamon a souligné dimanche soir la nécessité de rassembler désormais les socialistes, que le quinquennat a tant divisé durant cinq années. Une tâche qui s’annonce difficile. Certains élus pro-Valls, ou plus généralement sociaux-libéraux du PS, ont déjà annoncé leur ralliement à Emmanuel Macron, estimant que le candidat désigné n’est pas le leur mais celui de l’aile « frondeuse » du PS. Ceux-là mêmes qui avaient évoqué vendredi un « droit de retrait » en cas de défaite de l’ex-premier ministre. Sur la cinquantaine de membres du « Pôle réformateur », aile droite du PS, « moins d’une dizaine » devrait rejoindre la marche de l’ex-banquier, tente de rassurer l’un d’eux, Philippe Doucet. Préoccupation qui sera discutée mardi lors d’une réunion de ces élus "réformateurs". « Benoît Hamon a dans les quinze jours qui viennent un choix à faire. Il doit élargir. Il faut qu'il passe d'un projet pour la primaire à un projet pour la présidentielle. Il y a des convergences possibles, même s'il peut y avoir un désaccord philosophique », a souligné le député socialiste.
Après un entretien avec Benoît Hamon, lundi après-midi, le premier ministre Bernard Cazeneuve a, lui aussi, souligné cet impératif qui « le place face à une responsabilité imminente : celle de convaincre nos citoyens. C'est à lui de rassembler, de trouver les mots, les gestes, les thèmes pour le faire ». Lui adressant ses « félicitations » pour sa victoire et ses « vœux sincères » pour la présidentielle, il l’a appelé à prendre sa part du bilan du quinquennat car « la gauche doit être fière de ce qu'elle a accompli ». « Satisfait », Benoît Hamon s’est cependant dit « pas convaincu sur la loi travail » après cet échange. Le candidat, qui souhaite son abrogation, a expliqué vouloir « maintenir le cap, l'horizon (qu’il) a dessiné » tout en « s'enrichissant des contributions des uns et des autres ».
Mélenchon laisse une petite porte ouverte
Sur ce point, le candidat du PS tente plutôt, pour l’heure, de se tourner vers sa gauche. Dimanche, il soulignait sa volonté de discuter dès ce lundi avec Yannick Jadot, candidat d’EE-LV, et Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise, en les appelant à la construction d’une « majorité gouvernementale cohérente ». Le candidat élu à la primaire écologiste a réagi dès lundi matin, en invitant Benoît Hamon « à s'émanciper d'un Parti socialiste qui n'a jamais fait sa conversion écologiste ». Il s’est interrogé sur le terme de « cohérence » employé par l’ex-ministre du gouvernement : « Est-ce que Benoît Hamon va faire le nouveau François Hollande de la synthèse ? Ou est-ce qu’il est prêt avec nous à la grande aventure, à la grande aventure écologique et sociale? » Et justement, c’est sur ce volet écologiste du programme du candidat PS que son équipe compte peser. « Benoît Hamon dit ‘’si on cherche, on va trouver’’ (des points communs). Par exemple l'écologie, c'est quelque chose qui est central dans son projet, ça peut fédérer à gauche », a souligné son porte-parole Alexis Bachelay. Jean-Luc Mélenchon, qui séduit nombre d’électeurs avec cette fibre écologiste depuis 2012, l’a fait remarquer dimanche soir, laissant une petite porte ouverte : « Que l’instrument au PS en ait été Benoît Hamon, qui a chanté des paroles si proches des nôtres, est une source de satisfaction supplémentaire. Que pour désigner son candidat le PS ait préféré nos mots à ceux de son propre gouvernement est un fait qui donnera ses fruits le moment venu. »

Beaubourg : quarante ans après, l’audace de l’art toujours dans les tuyaux

Beaubourg : quarante ans après, l’audace de l’art toujours dans les tuyaux

Mardi, 31 Janvier, 2017
L'Humanité

Il y a quarante ans, le 31 janvier 1977, le musée d’Art moderne était inauguré. Décrié et raillé avant son ouverture,  il est devenu un emblème de l’art moderne et contemporain, un lieu ouvert qui ne désemplit pas.
Il y a quinze jours, le Centre Pompidou revendiquait, à juste titre, 600 000 visiteurs pour la grande exposition « Magritte », depuis le 21 septembre et jusqu’à sa fermeture, soit en seize ou dix-sept semaines. Plus de 5 500 personnes par jour. Au même moment, depuis son vaisseau amiral de l’ouest de Paris avec ses voiles de verre gonflées par l’architecte Frank Gehry, qui a déjà signé le Guggenheim de Bilbao, la Fondation Vuitton affichait plus de 600 000 visiteurs en dix semaines pour la grande exposition de la collection Chtchoukine, avec ces Matisse, Gauguin, Picasso… Difficile de ne pas voir, dans les publicités parallèles faites à ses deux chiffres, une sorte de réponse de la danseuse privée du milliardaire Bernard Arnault au berger de l’art moderne et contemporain que reste le Centre Pompidou.

Une rivalité entre les plus grands musées au monde

Car, au-delà de la qualité des œuvres elles-mêmes – et la collection Chtchoukine mérite assurément le détour –, ce qui se joue aussi, c’est une bataille de blockbusters, ce qui, traduit en français, veut dire bombes de gros calibre, pour la conquête des publics, à laquelle le Centre Pompidou ne peut échapper, quand bien même son actuel président, Serge Lasvignes, assure avec pertinence et conviction qu’il ne veut pas que le Centre devienne « une usine à touristes dont le seul but est de gérer les flux ». La bataille n’est pas que parisienne, loin s’en faut ; elle ne se joue pas non plus prioritairement entre initiatives privées et action publique. Elle est aussi, à l’échelle mondiale, une concurrence et une rivalité entre les plus grands musées au monde, que ce soit la Tate Gallery de Londres (avec la Tate Modern), le Moma de New York. L’enjeu n’est pas seulement de notoriété ou, s’il l’est, c’est aussi parce qu’il se joue en termes de financement, public ou privé, avec un mécénat de plus en plus important – particulièrement pour un établissement comme le Moma –, et que c’est le nerf de la guerre de l’art. Il est indispensable pour rester dans la course en tête, du point de vue de l’offre artistique faite à des publics toujours plus vastes mais partagés entre conformisme et attrait de la nouveauté. D’où la difficulté, pour le Centre Pompidou, à la fois de faire des entrées et de ne pas perdre son âme, celle-là même qui en fit, dès son ouverture en 1977, le symbole mondial de la modernité même, tel que l’avait voulu, dès 1969, Georges Pompidou, président de la République de droite, mais aussi homme de grande culture. Il s’agissait, dès cette date, de construire « un ensemble monumental consacré à l’art contemporain ». Il ne serait pas seulement un musée, mais comprendrait aussi une bibliothèque publique, des salles de cinéma, des ateliers pédagogiques, un centre de création industrielle et, autour de la personnalité de Pierre Boulez, l’Ircam, l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique, véritable creuset de la musique contemporaine.

Logement décent, pour louer les mairies peuvent imposer un permis

Daniel Roucous
Lundi, 30 Janvier, 2017

Les communes disposent d’un outil pour interdire aux bailleurs la location d’un logement indigne : le permis de louer.

C’est quoi le permis de louer ?

Il s’agit d’une possibilité donnée aux communes  d’obliger tous les bailleurs et les professionnels de la location (agents immobiliers, notaires etc.), d’un secteur géographique ou d’une catégorie de logement, de demander une autorisation de mise en location ou d’en faire une déclaration préalable.
Le problème est que c’est au bon vouloir des communes puisque ces dispositions sont applicables par les communes qui le veulent bien comme le précise le
Les propriétaires qui souhaitent louer pour la première fois ou relouer doivent donc vérifier si leurs mairies a mis en place ce dispositif.

Autorisation ou déclaration quelle différence ?

Le régime de déclaration de mise en location oblige les propriétaires à déclarer à la commune ou l’intercommunalité la mise en location d’un bien d’habitation dans les 15 jours suivant la conclusion du bail.
Le régime d’autorisation préalable à la conclusion d’un bail oblige les services municipaux ou intercommunaux à vérifier la décence du logement avant sa location.
Dans les deux cas des contrôles peuvent être réalisés en cours de location.
Pour connaître ce dispositif cliquez sur 

Quel est son but ?

Lutter contre l’habitat indigne, c'est-à-dire un local ou une installation non prévus pour être utilisés comme logement ou encore un logement, une caravane dont l’état ou celui du bâtiment exposent les occupants (locataires) à des risques de santé et de sécurité. C’est le cas :
- d’un local dont la surface habitable est inférieure à 9 m2 (genre chambres de bonne) pour une personne seule,
- un lieu sans ouverture (fenêtre, vasistas, lucarne),
- un lieu sans confort (point d’eau, chauffage aux normes),
- un local non destiné à être habité (cave, parking etc.),
- une cabane ou une caravane dans un bidonville ou dans les bois,
- un logement ou un bâtiment dont les dysfonctionnements peuvent menacer la santé ou la sécurité des occupants (installations électriques défaillantes, escaliers dangereux, présence de plomb ou d’amiante, infiltrations d’eau, conduits d’aération inexistants ou défectueux propice au monoxyde de carbone etc.

Rappelons aux propriétaires qu’ils sont tenus par l’article 6 de la loi du 6 juillet 1989 (la fameuse loi de 89) de mettre à disposition des locataires un

 

Que peuvent faire les locataires ?

Les locataires victimes d’un marchand de sommeil, autrement dit de bailleurs qui ne respectent pas l’obligation de mettre à leur disposition un logement décent, peuvent faire les démarches expliquées et téléchargeable sur ce
Ils doivent aussi alerter leurs mairies puisque celles-ci peuvent avoir mis en place un « permis de louer » dans certains secteurs ou pour certaines catégories de biens.
Possibilité également d'avoir recours à leur CAF (Caisse d'allocations familiales) en cliquant sur le lien

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La Fondation Abbé Pierre partage tout un programme pour en finir avec le mal-logement

Laurence Mauriaucourt
Mardi, 31 Janvier, 2017
Humanite.fr

Entre le début des années 2000 et la fin du quinquennat Hollande, les personnes souffrant de mal-logement sont de plus en plus nombreuses. La Fondation Abbé Pierre rend public un rapport qui dépasse le sombre constat et met en lumière quinze propositions très politiques. 
En matière de lutte contre le mal-logement, le bilan du quinquennat Hollande est en "demi-teinte", juge la fondation Abbé Pierre dans son rapport annuel, qui a été remis lundi au président de la République. Malgré les engagements du candidat Hollande, qui avait signé le "Contrat social" de la fondation en février 2012, et une "activité législative assez dense" liée au logement pendant le quinquennat (loi ALUR, loi relative à la mobilisation du foncier public, loi pour la transition énergétique, etc.), en 2017 "le nombre de personnes confrontées à la crise du logement continue d'augmenter", selon ce rapport.

mercredi 25 janvier 2017

Trump va relancer les projets d'oléoducs Keystone XL et Dakota


Trump va relancer les projets d'oléoducs Keystone XL et Dakota

avec afp
Mardi, 24 Janvier, 2017
Humanite.fr
Le président américain Donald Trump doit donner ce mardi une impulsion à la construction de l'oléoduc controversé Keystone XL reliant le Canada aux Etats-Unis, un gigantesque projet bloqué par son prédécesseur Barack Obama, selon plusieurs médias américains.
Donald Trump devait également relancer un projet d'oléoduc de la compagnie Energy Transfer Partners dans le Dakota du Nord, dont le tracé a été rejeté en décembre après une intense mobilisation des Amérindiens et des écologistes.
La tribu sioux de Standing Rock reproche à l'entreprise de vouloir faire passer l'oléoduc, baptisé Dakota Access Pipeline, sur des sites sacrés où sont enterrés leurs ancêtres, menaçant par la même occasion leurs sources d'eau potable dans cet Etat du Nord des Etats-Unis.
Long de 1.900 kilomètres, dont 1.400 aux Etats-Unis, Keystone XL vise lui à transporter le pétrole canadien des sables bitumineux de l'Alberta (dans l'Ouest du Canada) jusqu'au Nebraska (au centre des Etats-Unis) d'où il aurait pu rejoindre les raffineries américaines du golfe du Mexique. Durant sa campagne, Donald Trump avait promis de relancer ce gigantesque projet d'oléoduc: "Je veux le voir construit", avait-il déclaré, tout en affirmant vouloir renégocier les termes du contrat avec la société canadienne TransCanada.
« Je l'approuverai à 100% mais je veux de meilleures conditions (...). Je dirai: "les gars, on va vous laisser construire l'oléoduc mais donnez-nous une part du gâteau" », avait-il déclaré en mai. En s'opposant au projet fin 2015, sept ans après la première demande de permis de construire, M. Obama avait provoqué la colère des républicains.
Jugeant que le projet n'était pas dans l'intérêt national de son pays - "Transporter du pétrole brut plus sale jusque dans notre pays ne renforce pas la sécurité énergétique des Etats-Unis" - M. Obama avait aussi estimé qu'approuver tel projet aurait affaibli le leadership des Etats-Unis dans la lutte contre le changement climatique.

Des carreleurs du métro parisien pas payés depuis six mois

Des carreleurs du métro parisien pas payés depuis six mois

Laurence Mauriaucourt
Mardi, 24 Janvier, 2017
Humanite.fr

Une quarantaine de travailleurs sous-traitants d’une filiale du groupe Vinci sont en grève depuis lundi soir à la station de métro Châtelet-Les Halles. Certains  n’ont pas été payés depuis des mois. 
Des drapeaux CGT flottent dans les sous-sols du métro parisien depuis lundi soir. Une quarantaine d’ouvriers ont cessé le travail pour dénoncer l’absence de salaire depuis deux, voire six ou huit mois. Ils occupent un local en chantier à la station Châtelet-Les Halles dans le 1er arrondissement. « Nous sommes turcs, kurdes, ici cela n’a pas d’importance. Ce qui nous mobilise c’est que nous n’avons pas de contrat de travail, pas de fiche de paye et pas de salaire depuis plusieurs mois », explique l’un d’entre eux. Jeunes et moins jeunes, ils ont décidé de mettre en lumière leurs conditions d’emploi au sein de la société FH Service, sous-traitant de l’entreprise Sogea TPI (filiale du groupe Vinci), dépositaire d’un marché pour la RATP. « C’est nous, qui, la nuit, avons déjà carrelé une partie de la station, par exemple », poursuit l’ouvrier, qui comme de nombreux autres, se retrouve sans-papiers, sans statut et sans salaire en France. «  Le patron est turc. Nous avions réclamé notre dû, il nous a donné un chèque, mais le compte n’était pas approvisionné », déplore-t-il. Tous ont l’air déterminés à obtenir gain de cause. « Il faut savoir qu’il y a eu des accidents de travail sur le chantier. Et qu’ils n’ont pas été déclarés comme tels » argumente un autre de ces travailleurs du bâtiment en colère.

La CGT soutient ce mouvement et rappelle que de l’argent, chez Vinci, il y en a : « 2 milliards d’euros de résultats nets annuels », précise le communiqué syndical qui appelle à « mettre un terme à  ce scandale ». «  Sogea TPI, filiale de Vinci, 1er groupe du BTP du CAC 40 doit régler l’ensemble des salaires des travailleurs de FH Service et la RATP, maître d’ouvrage, doit appuyer des demandes de ses salariés », revendique le tract notamment signé par la CGT Paris et la Fédération nationale CGT de la Construction, Bois et Ameublement.

Primaire du PS. Manuel Valls en marche vers la sortie


 

Primaire du PS. Manuel Valls en marche vers la sortie

Mardi, 24 Janvier, 2017
L'Humanité
L’ex-premier ministre doit faire face aux ralliements chez son rival du second tour de la primaire. Après Arnaud Montebourg et ses 18 % des voix, les proches de Martine Aubry annoncent voter pour Benoît Hamon. Valls débute la campagne du second tour sur la défensive.
Le coup de grâce est peut-être venu des aubrystes. Hier, une vingtaine de personnalités du Parti socialiste, dont plusieurs députés et anciens ministres proches de la maire de Lille, ont appelé à voter pour Benoît Hamon au second tour de la primaire dimanche. Après le soutien apporté par Arnaud Montebourg, arrivé troisième à l’issue du premier tour, Benoît Hamon fait plus que jamais la course en tête pour l’emporter. « La volonté de tourner la page est claire », a estimé le candidat sur France Inter hier. Placé en ballottage défavorable, Manuel Valls a vite retrouvé ses accents d’autorité, prédisant une « défaite assurée » à l’élection présidentielle si son concurrent sortait vainqueur. Mais l’ancien premier ministre, sur la défensive, continue d’endosser le costume de « la gauche qui gouverne » alors même qu’il paie le prix fort de l’échec du quinquennat Hollande.

En Turquie, la répression contre la presse est l’un des piliers de la dictature


En Turquie, la répression contre la presse est l’un des piliers de la dictature

Mardi, 24 Janvier, 2017
Humanite.fr
En visite en France, trois journalistes turcs témoignent en détail des méthodes employées par le gouvernement d’Erdogan pour museler les journalistes et contrôler la presse. Ils analysent également comment ce contrôle systématique des médias constitue une arme puissante permettant à un seul homme et à son parti de contrôler tout le pays.
Il faut redire comme une litanie ces chiffres qui donnent la dimension de la répression qui s’est abattue sur la presse en Turquie, tout particulièrement depuis la tentative de coup d’état manqué du 15 juillet dernier, attribué aux partisans du mouvement Gülen. A ce jour, 148 journalistes ont été emprisonnés, 158 organes de presse fermés, parmi lesquels 28 chaînes de télévision, 32 radios, 75 journaux et magazines. Selon le Comité pour la Protection des Journalistes - organisation qui recense toutes les atteintes à la liberté de la presse dans le monde - la Turquie se situe désormais à la 151ème place sur 180 pays pour la liberté de la presse.
Deux femmes journalistes viennent de voir leur vie basculer depuis que le régime d’Erdogan leur a fait perdre leur emploi. Banu Güven est journaliste depuis plus de 30 ans. Elle est devenue journaliste indépendante après avoir été présentatrice sur la chaîne de télévision pro-kurde IMC TV, qui a été interdite de diffusion par un décret du gouvernement d’Erdogan. Mehves Evin, qui exerçait le métier de journaliste depuis 25 ans, est désormais éditrice et journaliste indépendante après avoir été licenciée du journal Milliyet, en raison des idées qu’elle développait dans ses articles. Quant à Fatih Polat, journaliste depuis 1990, il est rédacteur en chef du quotidien de gauche EVRENSEL ( L’Universel ), et craint tous les jours de voir son journal interdit.
 
Dans quel état d’esprit vit-on aujourd’hui en Turquie quand on est journaliste ?
Fatih Polat. « La répression est inquiétant comme vous le savez, les chiffres sont là pour le prouver. A la suite du coup d’état et de l’état d’urgence qui a été prononcé le 15 juillet, les décrets ont d’abord visé l’organisation Gülen, mais très vite, c’est toute la presse d’opposition au gouvernement qui a été frappée. Télévisions fermées, leurs biens saisis, les cartes de presse retirées, etc. Actuellement, beaucoup de journalistes qui quittent la Turquie se demandent si on ne va pas saisir leur passeport au moment où ils passent la frontière ou quand ils prennent l’avion. C’est ce qui se passe régulièrement. Et dans l’autre sens, c’est la même chose pour les journalistes qui viennent d’un autre pays pour constater la situation en Turquie. Récemment, des journalistes britanniques se sont vus interdire l’entrée en Turquie. Voilà le climat dans lequel vit le pays.
 
Mehves Evin. La répression a débuté dès les années 90 contre les journalistes kurdes, victimes des militaires. Mais en 2000, avec l’arrivée au pouvoir de l’AKP, le parti de Erdogan, il y a eu une forme d’apaisement qui correspondait aux pourparlers qui avaient débuté entre les milieux kurdes et le gouvernement. Au niveau de la presse, ça a été une période beaucoup plus démocratique, lapluralité a été possible. Et puis en 2013, ce sont les manifestations du Parc Gesi à Istanbul ( grandes manifestations qui ont été comparées aux Printemps arabes, violemment réprimées par la police, ndlr ) et les scandales qui touchent le gouvernement ( Erdogan accusé d’énormes malversations financières, ndlr ), et suite aux élections du 7 juin 2015, l’AKP n’est plus le seul parti au pouvoir. C’est à ce moment là que la répression repart et que la situation se dégrade à nouveau en terme de droits démocratiques dans tout le pays. Les affrontements entre le PKK et l’armée reprennent, l’état d’urgence est décrété, avec les gens qui n’ont plus le droit de quitter leur domicile, les interdictions de sortie du territoire, etc… Après le coup d’état manqué de juillet 2015, la répression frappe tout le monde, Gülen, les Kurdes et tous les mouvements d’opposition, sans passer par la loi, tout se fait de façon arbitraire.
 
Banu Güven. De façon générale il y a un problème de respect de la loi, en Turquie, et les lois ne sont pas respectées non plus pour les journalistes. Ils doivent faire face à des enquêtes, à des ouvertures de procédures, à des arrestations, ce sont dans ces difficultés là qu’on vit  aujourd’hui. Les investigations sont secrètes, les informations ne sont pas forcément transmises par le procureur, les avocats n’ont pas accès non plus aux informations, on ne sait pas si les procédures sont en cours ou fermées, on est dans l’incertitude totale quant aux poursuites dont sont victimes les journalistes qui sont dans le collimateur. Si je prends le cas de ma chaîne de télévision, IMC TV, qui était diffusée via le satellite turc Türksat, elle a été fermée sans aucune décision judiciaire, sans que nous ayons été avertis de l’ouverture d’une procédure.
 
Qu’est-ce qui permet à Erdogan d’exercer cette répression sans susciter plus de réactions ?
Fatih Polat. La crise économique importante de 2001 ( grave crise financière au cours le laquelle la livre turque a été dévaluée de 40%, sur fond de fuite des capitaux, de crise des liquidités, de flambée des taux d’intérêt et de chute de la Bourse, ndlr ) a eu un gros impact sur la politique et a mené à un bouleversement de l’échiquier politique. Les grands partis qui étaient jusque là au pouvoir n’ont pas réussi à dépasser le barrage des 10%. C’est dans ce contexte qu’est apparu l’AKP, qui donnait une image de nouveauté, d’ouverture. Les autres partis ont dégringolé en chute libre, et l’AKP est arrivée seule au pouvoir. Ils ont réussi à ratisser très large dans tous les milieux, que ce soit les milieux religieux, chez les libéraux, chez tous ceux qui avaient envie de nouveauté et de modernité. Erdogan a effectué une démarche très intelligente en distribuant l’impôt d’une autre manière, notamment en direction des collectivités régionales et des mairies qui sont tombées dans son giron, et qui lui ont attiré la sympathie de l’électorat. Il a aussi su, au début, tenir un discours de paix en direction des Kurdes et des Arméniens. Pour un pays qui a connu très régulièrement des coups d’état, ça a été source d’espoir, même des intellectuels libéraux ont exprimé leur soutien à Erdogan à ce moment là. Aujourd’hui, on est face à un régime dictatorial, avec partout l’état d’urgence et le durcissement des lois. Erdogan veut faire basculer le pays dans un régime présidentiel dur, et ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont victimes d’une véritable chasse aux sorcières.
 
Banu Güven. Pourquoi les gens ne descendent pas dans la rue ? Il y a une explication sociologique. Ces dernières décennies, la nouvelle classe moyenne qui soutenait les partis du centre gauche et aussi l’armée parce qu’elle structure le pays, a fait un glissement vers l’AKP. Ils se sentent l’élite de la société, dominant les autres classes. Ils défendent aveuglément Erdogan, en pensant que lui-même défend une cause, pas seulement ses intérêts personnels. De l’autre côté, les gens sont en colère bien sûr, mais ils ne sont pas organisés, les masses populaires n’ont pas cette culture de l’organisation. La Turquie a connu régulièrement des coups d’état, et les gens en ont peur.
Il y a bien un développement des organisations de la société civile, mais ça reste limité. La culture ambiante, c’est que le gouvernement a raison. On manque de formes d’émancipation  populaire en Turquie.
 
Mehves Evin. Il ne faut pas oublier le rôle joué par les pays étrangers. Les medias américains ont applaudi Erdogan en raison de sa politique d’échanges commerciaux, les Etats-Unis soutiennent l’AKP pour des raisons d’intérêts économiques. L’Europe également l’a conforté en lui donnant à gérer la question des réfugiés parce qu’elle avait peur de se retrouver face à ce problème. Et puis il y a la recrudescence de la violence, des attentats, qui sont un frein à la mobilisation dans la rue. Lors de l’attentat qui a fait 101 victimes à Ankara ( en octobre 2015 ), les gens étaient allés dans la rue sous le slogan de la Paix et de la Démocratie. Les attentats se multiplient dans les grandes villes, à Istanbul, Ankara, Diyarbakir. Les gens ne peuvent plus sortir, et quand ils sortent, ils sont face à des arrestations massives, des poursuites, ou face à des réactions de l’armée qui font aussi des victimes.
 
Quel est le rôle des journalistes dans cette lutte pour la démocratie ?
Banu Güven. Ils sont réduits au silence, la population n’a pas accès à l’information. Quand les gens regardent la télévision, ce sont les informations d’Erdogan qu’ils entendent. Il y a seulement quatre journaux qui sont indépendants du gouvernement et qui défendent la liberté de la presse. Comment est-ce possible de parler de démocratie ? Prenons l’exemple des deux militaires tués par Daesh il y a un mois, la population n’est pas au courant parce que l’info n’est pas diffusée. On a l’impression que tout va bien, alors que 10 000 travailleurs de la presse, toutes professions confondues, ont été licenciés. Les journalistes ont majoritairement peur d’être enfermés. Notre propre situation illustre la question : on essaie de travailler en indépendant en écrivant dans des sites Web, mais financièrement, c’est très difficile. Certains se sont reconvertis dans des métiers qui n’ont rien à voir, par exemple la menuiserie, d’autres ont quitté Istanbul pour ouvrir un restaurant avec leur famille. Malgré tout, les journalistes victimes de la répression ont réussi à trouver un espace d’expression via Périscope en organisant des réunions ponctuelles. Il est pratiquement impossible aujourd’hui de créer un journal, mais il y a des initiative via le Web, comme @ JournosInTurkey ( twitter ) ou . Quand la loi ne s’applique plus, c’est difficile de lutter pour la démocratie, la place du journalisme est une question importante pour la démocratie. Nous allons essayer de continuer, mais l’espoir ne peut venir que d’un changement de gouvernement. »

HANDBALL. Les Bleus évitent le piège suédois et se qualifient pour les demi-finales.

HANDBALL. Les Bleus évitent le piège suédois et se qualifient pour les demi-finales.

Mardi, 24 Janvier, 2017
Humanite.fr

Les Experts ont battu la Suède 33-30 en quart de finale du Mondial, mardi soir à Lille au terme d’un match à rebondissements. Direction Paris maintenant pour les finalités. 
L’équipe de France de handball s’est qualifiée pour le dernier carré de son Mondial. Mais que ce fut difficile. Dans une ambiance survoltée, où les 28000 spectateurs du Stade Pierre-Mauroy de Lille ont parfaitement joué leur rôle de huitième homme, les Bleus ont eu toutes les peines du monde à se débarrasser de la jeune mais valeureuse équipe suédoise (33-30), mardi soir. Après les éliminations du Danemark, champion olympique, et de l’Allemagne, championne d’Europe, en huitième de finale, un boulevard s’ouvre devant eux.
Pour en arriver là, le chemin a pourtant été compliqué et les Bleus doivent leur qualification à leur remplaçants : Vincent Gérard dans les buts (36 %, 9 arrêts sur 25 tirs), Kentin Mahé  (9 buts sur 10 tirs, 90%) dont le bras n’a pas tremblé sur les nombreux penalties et Nedim Remili (6 buts sur 8 tirs, 75 %), décisif dans les derniers instants.
Après une entame de match équilibré, les Bleus prenaient pourtant l’avantage par Fabregas puis Mahé (6-4, 9e minute) consécutivement à deux montées de balle rapides. Mais les Suédois ne lâchent rien. Alors que l’on semble se diriger vers une domination française avec 4 sur 4 de Fabregas en douze minutes, Valentin Porte rate l’occasion de creuser l’écart à 10-8 en butant sur le gardien suédois. Les Bleus jouent en supériorité numérique à sept contre six, suite à l’exclusion temporaire (2 minutes) de Philip Stenmalm, mais ils n’en profitent.
Le match bascule alors et les Suédois reviennent à 13-13 (24e minute) emmenés Lukas Nilsson (5 buts en première mi-temps), tandis que Nikola Karabatic (un seul but en première période) et Thierry Omeyer (13%, 2 arrêts sur 15 tirs) passent complètement à côté de leur match. Dans le même intervalle, le gardien scandinave Mikael Appelgren multiplie les interceptions (50%) et les Suédois prennent l’avantage par l’inévitable Lukas Nilsson (14-16). Cédric Sorhaindo réduit, heureusement, le score dans les dernières secondes avant la pause (15-16).
Au retour des vestiaires, Fabregas puis Kentin Mahé sur une série de quatre penalties permet aux Experts de repasser devant (21-19, 39e). C’est ce moment que choisi Nikola Karabatic pour passer la vitesse supérieure (22-19, 41e) tandis que Vincent Gérard réalise plusieurs arrêts. Le public exulte. Les Suèdois s’accrochent et reviennent à 24-24 grâce à leur ailier droit Niclas Ekberg, puis prennent l’avantage sur une contre-attaque conclue par Gottfridsson (24-25). Nedim Remili, auteur de trois buts en six minutes, puis Daniel Narcisse et Michael Guigou font basculer la rencontre. La défense française se ferme et les Scandinaves, en manque d’expérience dans ce type de matchs à enjeux, ne passent plus. La messe est dite.
Les Bleus ont désormais deux jours de repos avant d’affronter, jeudi soir à Bercy, la Slovénie qui a éliminé le Qatar (32-30). Deux équipes largement à leur portée avant la finale tant attendue dimanche à 17h30.

L’appel au secours des personnels d’un hôpital parisien


L’appel au secours des personnels d’un hôpital parisien

Mercredi, 25 Janvier, 2017
L'Humanité
Pressions, surcharge de travail... Les aides-soignantes de Sainte-Périne n’en peuvent plus. Lire la suite
La journée tire à sa fin. Le téléphone sonne. À l’autre bout du fil, une femme se présente, son débit est précipité. Elle est aide-soignante à l’hôpital Sainte-Périne à Paris, 16e, un établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) où sont accueillies les personnes âgées, « l’or gris » pour certains. Elle dit avoir peur. « Peur des suicides », tellement ses collègues « vont mal », face à une direction « mal-humaine ». Elle évoque l’une d’elles, sortie quelques minutes plus tôt du bureau d’un responsable des ressources humaines. Cette mère de quatre enfants est paniquée à l’idée de savoir ses enfants seuls jusqu’à 22 heures les jours où elle travaillera l’après-midi, comme le lui impose la nouvelle organisation du travail. Elle n’a ni les moyens de payer quelqu’un pour les garder, ni proches disponibles pour les prendre en charge. Les enfants ? « Il ne fallait pas en faire ! » s’est-elle entendu dire

lundi 23 janvier 2017

Discours intégral d'Angéla Davis à la marche des femmes

Le discours intégral d'Angela Davis à la marche des femmes (français et anglais )
Angela Davis sait aller à l'essentiel


 


"À un moment stimulant dans notre histoire, laissez-nous nous rappeler que nous les centaines de milliers, les millions de femmes, des trans-gens(un trans-peuple), des hommes et la jeunesse(le jeune) qui est ici au mars de Femme, nous représentons les forces puissantes de changement qui sont déterminées à empêcher les cultures moribondes de racisme, d'hétéro-patriarcat  de monter de nouveau.

"Nous reconnaissons que nous sommes les agents collectifs de l'histoire et que l'histoire ne peut pas être supprimée comme des pages Web. Nous savons que nous nous réunissons cet après-midi sur la terre indigène et nous suivons l'exemple des premiers peuples qui malgré la violence de génocide massive n'ont jamais abandonné la lutte pour la terre, l'eau, la culture, leurs peuples. Nous saluons particulièrement aujourd'hui "the Standing Rock Sioux"..

"Les luttes de liberté du peuple noir qui a formé la nature même de l'histoire de ce pays ne peuvent pas être supprimées d'un revers d'une main. Nous ne pouvons pas être faits pour oublier que des vies noires comptent vraiment . Ceci est un pays ancré dans l'esclavage et le colonialisme, qui signifie pour le meilleur et pour le pire que l'histoire même des États-Unis est une histoire d'immigration et d'asservissement. La diffusion de la xénophobie, lançant les accusations de meurtre et de viol et construisant des murs n'effacera pas l'histoire.

"Aucun être humain n'est illégal."

 La lutte pour sauver la planète, pour arrêter le changement climatique, pour garantir l'accessibilité à l'eau des terres de Standing Rock Sioux, de Flint au Michigan, de West Bank (la côte ouest)en Cisjordanie et de Gaza. La lutte pour sauver notre flore et faune, pour sauver l'air - c'est le point zéro de la lutte pour la justice sociale.

"C'est une marche de femmes et cette marche de femmes représente la promesse de féminisme contre les pouvoirs pernicieux de violence d'état. Et le féminisme inclut différents éléments qui font appel à nous tous pour joindre la résistance au racisme, à l'Islamophobie, à l'antisémitisme, à la misogynie, à l'exploitation capitaliste."

 Oui, nous saluons Fight for 15 (le combat pour 15). Nous nous consacrons à la résistance collective. La résistance au milliardaire garant des profiteurs et gens d'argent. Résistance a ceux qui privent de soins médicaux. Résistance aux attaques sur les Musulmans et sur les  immigrants. Résistance aux attaques sur les handicapés

La résistance pour exposer la violence commise par la police et par le complexe industriel de prison. Résistance à la violence de genre institutionnelle et intime, particulièrement contre les femmes trans de couleur.

"Les Droits de la femme sont des droits de l'homme partout sur la planète et c'est pourquoi nous disons la liberté et la justice pour la Palestine. Nous célébrons la sortie imminente de Chelsea Manning. Et d' Oscar López Rivera. Mais nous voulons aussi Leonard Peltier libre. Mumia Abu-Jamal libre . Assata Shakur libre." Au cours des mois suivants et des années on nous fera appel à intensifier nos demandes de la justice sociale pour devenir plus militants dans notre défense de populations vulnérables. Ceux qui défendent toujours la suprématie de patriarcat d'hétéro masculin blanc feraient mieux de la fermer .

"Les 1,459 jours suivants de l'administration Trump seront 1,459 jours de résistance: Résistance sur le terrain, résistance dans les salles de classe, résistance sur le lieu de travail, résistance dans notre art et dans notre musique.

"C'est juste le commencement et dans les mots d'Ella Baker inimitable, ' Nous qui croyons en liberté ne pouvons pas nous reposer avant qu'elle ne vienne. ' Merci."